Après Charlie Hebdo, l’éternel retour de l’ennemi intérieur – Nicolas Bourgoin
Am reprodus mai jos finalul articolului, o sinteză care se poate dovedi profetică:
Le nouveau paradigme de la « guerre contre le terrorisme »
Arbitraire du pouvoir présidentiel, état d’urgence, militarisation du quadrillage urbain, pacification du territoire : la « guerre contre le terrorisme » efface la distinction classique entre guerre et paix. Guerre de basse intensité contre un ennemi furtif, elle justifie un gouvernement par la peur fondé sur la croyance que l’ordre intérieur et la vie de la population sont désormais constamment menacés. Elle suppose un conditionnement médiatique des populations afin de les « sensibiliser » à ces nouveaux risques et de promouvoir l’esprit de défense.
Le concept d’ennemi intérieur fait de la population civile nationale le milieu de prolifération de la menace et l’enjeu même du contrôle. Chacun est donc invité à jouer les délateurs en signalant tout comportement ou individu suspect, à l’exemple de l’injonction « attentifs ensemble ». Et cette vigilance citoyenne est d’autant plus facile à mettre en œuvre que celui-ci sera forcément musulman, donc aisément identifiable. Ou comment s’acheter une bonne conscience à peu de frais en jouant les « idiots utiles » au service d’un pouvoir discrédité qui sera le principal bénéficiaire du resserrement de la cohésion sociale autour du rejet d’une éternelle victime de substitution… Le storytelling de la cohésion retrouvée que veulent nous vendre les medias est en réalité une communion nationale factice basée sur l’ostracisation et l’exclusion, aux antipodes de ce que pourrait être une vraie réconciliation nationale avec les populations issues de l’immigration post-coloniale. L’union sacrée prônée par les politiques après la tuerie de Charlie Hebdo ne pourra qu’alimenter cette mécanique de la haine et du rejet dont les seuls débouchés sont la guerre civile sur le front intérieur et la guerre militarisée sur le front extérieur.